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16 octobre 2006 1 16 /10 /octobre /2006 22:16

Juppé, va purger ta peine ailleurs !

 

 

Un vieux tract de mon époque à Attac Sciences Po, manifestement toujours d'actualité...

 "Attendu que les valeurs de la République et les valeurs du service public constituent le c?ur de l'enseignement dispensé dans les grandes écoles de la République, qu'Alain Juppé a précisément été formé dans celles-ci, qu'il a ensuite exercé comme haut fonctionnaire puis joué un rôle éminent dans la vie publique notamment comme membre du Parlement, ceci excluant qu'il ait ignoré l'état du droit au regard des faits dont il est déclaré coupable [...] Attendu qu'aux termes de l'article 4 de la Constitution "les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale..." ; qu'ainsi est notamment rappelé leur soumission à la loi, _expression de la souveraineté nationale, devant laquelle "tous les citoyens" sont égaux ; qu'Alain Juppé dans la quête de moyens humains lui apparaissant nécessaires pour l'action du RPR a délibérément fait le choix d'une certaine efficacité en recourant à des arrangements illégaux [...] Que la nature des faits commis est insupportable au corps social comme contraire à la volonté générale exprimée par la loi ; qu'agissant ainsi, Alain Juppé a, alors qu'il était investi d'un mandat électif public, trompé la confiance du peuple souverain." (attendus du tribunal de Nanterre)

 

 

"Il est regrettable qu'au moment où le législateur prenait conscience de la nécessité de mettre fin à des pratiques délictueuses qui existaient à l'occasion du financement des partis politiques, M. Juppé n'ait pas appliqué à son propre parti, dont il était secrétaire général à l'autorité incontestée, les règles qu'il avait votées au parlement. (...) Il est également regrettable que M. Juppé, dont les qualités intellectuelles sont unanimement reconnues, n'ait pas cru devoir assumer devant la justice l'ensemble de ses responsabilités pénales et ait maintenu la négation de faits avérés". (attendus de la Cour d?appel)

 

 

Alain Juppé a donc été reconnu coupable de «prise illégale d?intérêt» à la fois comme ex-secrétaire général du parti RPR (entre 1988 et 1995) et adjoint aux finances à la mairie de Paris (entre 1983 et 1995). La justice lui reproche d?avoir financé sur les deniers publics de la mairie de Paris, dont il avait la charge, les salaires de cinq permanents du RPR entre 1988 et 1995. Il a été condamné en décembre à 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité, grâce à une Cour d?Appel encore bien clémente.

 

 

Après les cellules VIP à la Santé, les conférences VIP à l?IEP

 

 

 

Alors que les doctorants se battent pour quelques conférences, alors que les cours sur des sujets aussi importants que l?Afrique se comptent sur les doigts de la main, la direction de Sciences Po a confié, pour le semestre de printemps, un cours à Alain Juppé intitulé "Quel avenir pour la France? Essai de prospective à vingt ans" 

 

De qui se moque-t-on ? Alain Juppé est un vulgaire délinquant. Il ne se comporte même pas en délinquant exemplaire, puisque, après avoir refusé de reconnaître les faits devant le tribunal, après avoir orchestré une pression politique de la part de l?UMP, du gouvernement et du président de la République contre une décision de justice, Alain Juppé nie toujours ses responsabilités personnelles :

 

 

« Mon honnêteté personnelle n'a jamais été mise en cause, a-t-il déclaré, le 12 février, au quotidien Le Soleil. Il s'agissait d'une responsabilité collective »

 

 

En janvier, les enseignants de l?Université du Québec ont refusé d?accueillir un repris de justice. Gérard Bouchard, professeur en sciences humaines à l'université du Québec, ne comprend pas qu'on offre à M. Juppé "d'enseigner ce que les tribunaux de son pays le jugent indigne de pratiquer : l'administration publique ou l'art de gouverner correctement". Dans une lettre intitulée "M. Juppé, faites-nous l'honneur de n'être pas là !", un autre universitaire, Guy Rocher, sociologue à l'université de Montréal, souligne qu'"une institution d'enseignement n'est pas le lieu où purger une peine d'emprisonnement... Le déshonneur personnel de cet invité français, assure-t-il, éclaboussera l'institution universitaire québécoise qui l'accueillera". Une quarantaine d'universitaires "indignés" demandent à l'ENAP de revenir sur sa décision dans une autre lettre publiée sous le titre : "Quand l'éthique fout le camp !" Enfin, l'association des étudiants s'inquiète pour la crédibilité de leur établissement qui "enseigne l'éthique de la gestion sans en appliquer les préceptes".

 

 

Tricard au Canada, superstar rue Saint Guillaume ?

 

 

Un bel exemple pour notre jeunesse ! Alain Juppé n?a rien à nous apprendre.

 

 

Nous ne laisserons pas dire qu'Alain Juppé est un homme respectable. Alain Juppé est un délinquant qui purge sa peine. Alain Juppé est privé de ses droits civiques. Alain Juppé n'est pas, comme il aime à se présenter, le bouc-émissaire d?un système qu?il a toujours refusé de dénoncer, d'un système qui continue à le soutenir jusque dans les murs de Sciences Po. Au contraire, Alain Juppé a été un de ceux qui ont le plus profité de ce système mafieux. En récompense de son silence docile, il est devenu Ministre des Affaires étrangères, Premier ministre et président de l'UMP, malgré une indéfectible impopularité.

 

 

Pire, Alain Juppé était en première ligne lorsque la France s'est rendue coupable de complicité de génocide au Rwanda en 1994. Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé avait admis devant une délégation de Médecins sans Frontières n'avoir donné que fin mai l'ordre d'interrompre les livraisons d'armes au camp du génocide - près de huit semaines après son déclenchement, près de deux semaines après le vote d'un embargo par l?ONU. Fin mai, le génocide avait fait plus de 80 % de ses victimes. Et Alain Juppé suggérait à ses interlocuteurs la possibilité que l?Élysée continue d'organiser des livraisons officieuses? (http://www.survie-france.org/IMG/doc/CPCEC230304.doc)

 

Le 12 juin 1994, le président et la directrice des opérations de MSF, Philippe Biberson et Brigitte Vasset, rencontrent le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé. « On lui a posé la question : ?On dit qu?il y a des livraisons d?armes au gouvernement rwandais ou au gouvernement intérimaire ou au gouvernement en fuite, est-ce qu?il est exact que la France continue des livraisons d?armes à Goma ?? Juppé dit : ?Écoutez, tout ça c?est très confus, il y avait effecti­vement des accords de coopération ou de défense avec le gouvernement, il y a peut-être eu des reliquats, mais en ce qui concerne mes services, je peux vous dire que depuis fin mai il n?y a certainement plus aucune livraison d?armes au régime Habyarimana.? Mais en même temps il a dit en regardant de l?autre côté de la Seine, donc vers l?Élysée : ?Mais ce qui peut se passer là-bas, moi je n?en sais rien.? C?était pathétique. » (Laurence Binet, Génocide des Rwandais Tutsis 1994, Médecins sans frontières, 2003, p. 48-49).

 

http://www.survie-france.org/IMG/rtf/CEC_resume_mardi_23.rtf

 

 

Sciences Po : l'Etat-UMP sans complexe

 

 

Les étudiants de Sciences Po dénoncent la confusion des genres qui règne à la direction de l'IEP. La directrice adjointe de l'école, Nadia Marik, est une responsable nationale de l'UMP. Michel Pébereau, président du Conseil de direction, a servi sous les ordres de Giscard et Balladur, avant de pantoufler à la BNP-Paribas, une banque devenue fameuse par ses implantations dans les paradis fiscaux, son implication dans les ventes d?armes au Rwanda en plein génocide et dans le scandale du détournement de l'argent du programme Pétrole contre nourriture en Irak. Jean-Pascal Picy, conseiller de Jean-Pierre Raffarin et animateur de son club de réflexion Dialogue et Initiatives, est maître de conférence à Sciences Po, où il profite de ses relations à la direction de l?IEP pour diffamer et humilier des militants syndicaux.

 

 

L'école qui forme les futurs hauts fonctionnaires de la France ne saurait se réduire à une excroissance de l?Etat UMP. Copinages, renvois d'ascenseurs, conflits d'intérêts, arbitraire : notre IEP mérite mieux ! La direction de Sciences Po semble encore moins indépendante que la justice française (et pourtant, c'est dur !).

 

 

Si la direction, après avoir cautionné la visite de Condolezza Rice, qui assassine le droit international, après avoir racheté le délinquant Alain Juppé, qui méprise la justice nationale, est à cours d?idées pour le prochain semestre, en voici quelques unes :

 

 

 

- Charles Pasqua :"La coopération décentralisée : l?exemple du Gabon et des Hauts-de-Seine "

 

- Didier Schüller : "République des juges et vacances au soleil"

 

- Alfred Sirven : "Rétro-commissions : critique de l'aide au développement"

 

- Jacques Chirac : "Alimentation et finances publiques"

 

- Hervé Gaymard : "La crise du logement dans les grandes agglomérations européennes"

 

- Jean Tibéri : "Insularité et fraude électorale"

 

- Xavière Tibéri : "Relativisme culturel et fautes d'orthographes"

 

- Bernadette Chirac : "Pièces jaunes et billets d'avion"

 

- Dominique Ambiel : "Echanges culturels et élargissement de l'Union européenne"

 

- François Léotard : "Du Mur de Berlin au mur dans mon jardin"

 

- Jacques Crozemarie : "Charité bien ordonnée commence par moi-même"

 

- Jean-Christophe Mitterrand : "Papamadit de venir donner une conférence"

 

- Michel Roussin : "Jacques a dit de garder le silence"

 

- Jean-Claude Méry : "Bretelles et marchés publics"

 

- Louise-Yvonne Casetta : "Comptabilité analytique"

 

- Michel Pébereau : "Etat de droit, évasion fiscale et pantouflage"

 

- Etienne Mougeotte : "Télévision, mieux-disant culturel et Vincent Lagaffe" (le pire, c'est que ça, c'est vrai)

 

 

 

Nous, signataires de la pétition « Juppé nous fait honte », demandons le départ d'Alain Juppé de l'IEP de Paris dans les plus brefs délais.

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